The Holy Child Wood

The Holy Child Wood

Imaginez.

Imaginez se présentant face à vous une forêt de sapins, une petite armée d’arbres de noël récoltés dans les rues enneigées des grandes villes. Une collecte d’encombrants épineux sortis de la chaleur des foyers familiaux à la suite des célébrations de noël.
Une centaine de conifères brûlés, répartis en deux îlots se déployant dans l’ensemble de l’espace d’exposition, invitent le spectateur à pénétrer l’installation et à s’y balader, dans cette forêt artificielle recouverte de l’empreinte de l’homme.

Dressant leurs pointes calcinées vers le ciel, cet ensemble vous plonge dans la noirceur de son paysage de charbon, rythmé par une lente respiration lumineuse endormie. Aux pieds en forme de croix, enfouies dans la cendre et la terre, serpentent des guirlandes de noël. Leurs lumières chaudes vibrent à l’unisson, puis se désynchronisent.
Les deux îlots deviennent peu à peu deux poumons, deux corps autonomes et séparés par cette allée les écartant l’un de l’autre. Une rupture totale, sans réconciliation possible.

La noirceur dominante des troncs d’arbres calcinés laisse entrevoir les teintes grisâtres de la cendre recouvrant l’ensemble, telle une fine pellicule de neige au petit matin. L’odeur, fortement présente, habite le lieu révélé uniquement par la lumière naturelle emplissant la pièce entourée de grandes fenêtres.

De l’expérience sensible de ce paysage de désolation naît un sentiment de quiétude. Tel un lendemain de tempête ravageuse, ou lorsque les larmes de la tristesse sèchent sur la peau avant que celle-ci ne s’étire en premier sourire.
Oscillant entre fantasmagorie de l’intime et philosophie folklorique du commun, cette nouvelle expérience proposée par Stéphane Roy vous invite au voyage et à de multiples réflexions. Comme bien souvent dans l’œuvre de l’artiste, le spectateur en devient l’acteur. La beauté émerge de la noirceur. Le chaos laisse place à un sentiment de grandeur.